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Le WACC : une construction financière qui permet de remonter les marges au niveau des structures holding d’Adecco

Le WACC : une construction financière qui permet de remonter les marges au niveau des structures holding d’Adecco

Il y a trois façons de lire les résultats d’Adecco en France :

  • Le périmètre « business review » : c’est le périmètre du pilotage quotidien, celui des « EDG » que nous connaissons bien en agence. On y retrouve les 6 DO : Est-Sud, Ouest, Nord et Ile-de-France, ainsi que PME et Onsite Solutions.
  • Le périmètre Adecco France : on y rajoute le middle office, Spring et Adecco Sourcing.
  • Le périmètre de la BU Adecco : on intègre les frais de siège, les supports et la formation notamment. C’est là qu’on va retrouver le fameux WACC, ou « coût du capital employé » en français.

Selon le niveau qu’on regarde, les performances sont bien différentes :

Au niveau du périmètre business review, on retrouve quasiment toute l’activité commerciale d’Adecco en France (le chiffre d’affaires) et la quasi-totalité des charges dites opérationnelles : les salaires des intérimaires (y compris les CDI-TT), les frais de personnel permanent en agence, les primes, les coûts liés aux locaux, les provisions pour clients douteux ainsi que les frais de sous-traitance (comme l’entretien des espaces de travail par exemple).

Le solde entre ces revenus (le chiffre d’affaires) et ces charges d’exploitation nous donne la « contribution totale », qui sert notamment au calcul de nos primes. Sauf qu’un certain nombre de prélèvements complémentaires sont également réalisés :

  • Un « prélèvement BU » qui représente 2,3% du chiffre d’affaires
  • Un prélèvement de charges qui correspond environ 0,5% du chiffre d’affaires
  • Un prélèvement qui correspond au coût des capitaux engagés et qui représente environ 2% du chiffre d’affaires des agences.

Ainsi, au total, entre 4,5% et 5% du chiffre d’affaires est prélevé et remonté au groupe. Ces prélèvements servent à financer le coût du middle office et des fonctions support mais ils servent également à garantir aux actionnaires une rémunération minimum. C’est à ça que sert le fameux WACC.

Le coût moyen pondéré du capital1 (CMPC), ou weighted average cost of capital (WACC) en anglais, est un indicateur économique, représentant le taux de rentabilité annuel moyen attendu par les actionnaires et les créanciers, en retour de leur investissement. Dit autrement, c’est le retour sur investissement attendu par les actionnaires en échange de leur investissement. Le taux retenu chez Adecco est de 10%, ce qui est bien au-dessus de ce que proposent les banques d’investissements aux investisseurs : pour le secteur des services, la rentabilité attendue se situe normalement entre 7% et 8,3%.

 

Conclusion : Au final, alors que la contribution totale du réseau est proche de 2%, celle de la BU Adecco France tourne autour de 6,5%. Les salariés touchent une rémunération variable qui dépend de la contribution totale (CT). Mais celle-ci est déjà amputée d’un certain nombre de charges qui permettent de rémunérer les actionnaires à un niveau exceptionnel. Si il reste de la marge, les salariés toucheront leur bonus. Est-ce vraiment une façon équitable de rémunérer les différentes parties prenantes de leurs efforts ?