Le marché de l’intérim est en plein bouleversement

Alors qu’il est resté figé pendant de nombreuses années, le marché de l’intérim en France est en plein bouleversement :

  • La montée en puissance des « challengers » ces dernières années (Proman, CRIT, Synergie) n’a pas vraiment entamé la part de marché des trois leaders du marché que sont Adecco, Manpower et Randstad qui continuent à se partager 65% d’un marché qui reste globalement stable malgré des variations conjoncturelles incontestables.
  • Par contre l’arrivée de nouveaux entrants digitaux qui cherchent à « disrupter » le marché, la montée en puissance de nouvelles formes d’emplois et l’évolution des techniques de recrutement sont des tendances lourdes qui obligent les leaders de l’intérim à s’adapter en se différenciant.
  • Randstad a choisi une stratégie de verticalisation (achat de Monster, lancement de Randstad direct, rapprochement avec CornerJob) pour adresser le marché du recrutement et celui des PME, plus profitable.
  •  Adecco et Manpower réussissent moins bien sur le front des PME. Ils se recentrent sur leur cœur de métier et sur les clients historiques plus rentables (moins de marge mais des coûts de conquête plus faibles) que sont les grands comptes et l’industrie en s’appuyant sur deux outils en plein développement : les solutions on site et le CDII. Toutefois, si cette stratégie leur permet de créer de réelles barrières à l’entrée pour leurs concurrents, elle est risquée si le marché stagne ou s’effondre car elle rigidifie la structure de coûts de ces entreprises (moins de mutualisation possible sur un onsite, et moins de flexibilité sur les CDII).
  •  Avec la mise en place des PCP et la création des CFA, dans la foulée de la loi Avenir Professionnel et dans le contexte des difficultés que connaît actuellement l’AFPA, ADECCO propose deux nouveaux outils au service de cette stratégie de fidélisation des grands comptes. La décision du gouvernement de taxer les contrats courts constitue par ailleurs une nouvelle opportunité par les grands groupes : en effet, loin de constituer une menace, c’est plutôt une bonne nouvelle, comme on le voit depuis le début de l’année 2019 avec la promotion faite par plusieurs branches professionnelles du CDII comme alternative « socialement responsable » à la flexibilité des contrats courts.

L’évolution du contexte législatif présente des opportunités et des menaces