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Que pensent vos élus du nouveau système de rémunération variable ?

Le CSEC a été consulté sur le nouveau système de rémunération variable. Voici notre avis : 

« Pour commencer, les représentants du personnel regrettent que malgré quelques ajustements faits à la marge sur le projet présenté au départ, la direction est restée inflexible face à nos remarques et demandes d’ajustement pour rendre le projet plus acceptable pour les salariés. Ainsi à titre d’exemple : 

  • La suppression du plancher de 75% en-deçà duquel les salariés n’auront aucune rémunération variable dans le nouveau système
  • La prise en compte pour l’alimentation du PERCO d’une moyenne de rémunération annuelle plutôt que la rémunération du mois concerné, ce qui aura automatiquement un impact sur les montants épargnés sur le PERCO
  • L’intégration de Spring dans le périmètre Family
  • Le maintien de la mensualisation du versement de la part variable et l’abandon de la rétrocession des éventuels trop perçus (qui concernent à peine 4% de l’effectif sur le périmètre).
  • Le report du déploiement au 1er janvier 2022 plutôt qu’un lancement en cours d’année 2021.

Face à cette position inflexible, les représentants du personnel n’ont eu de cesse de pointer les risques de ce nouveau système : 

  • Le faux cloisonnement du calcul des objectifs par trimestre avec la prise en compte au dernier trimestre des objectifs annuels en lieu et place des objectifs du quatrième trimestre va pénaliser les salariés qui réalisent en fin d’année un très bon dernier trimestre – ce qui historiquement est le cas d’Adecco
  • La mise en place d’un plancher de réalisation de 75% des objectifs est inacceptable quand on voit l’ambition utopique des budgets qui sont fixés en début d’année
  • La mise en place d’un plafond à 125% va limiter l’enthousiasme de principaux performeurs de l’entreprise
  • Le versement de la PV au trimestre, au semestre, voire à l’année va pénaliser les salariés qui ont chaque mois des dépenses à honorer, surtout ceux qui ont les salaires les plus faibles.

Le système Pyramide proposé est encore clairement inabouti : 

  • Les objectifs individuels ne sont pas connus
  • Le calcul des parts de marché se fera sur la base des chiffres de la DARES alors que ces données arrivent avec un décalage important. Le PRISME est en train de mettre en place de nouvelles modalités de suivi des parts de marché mais ils ne sont pas encore prêts. Pourquoi alors se précipiter et ne pas attendre la mise en place de ce nouveau système ?
  • Le déploiement du système est envisagé au 1er juillet de l’année ce qui va embrouiller tout le monde en créant des conflits d’interprétation sur le second semestre 2021 puisque les salariés auront travaillé au premier semestre sur la base du système actuel. Nous ne savons pas si les objectifs seront ainsi revus au moment du basculement sur le nouveau système ou si ils resteront les mêmes ?
  • Alors que les incertitudes sur les perspectives économiques au regard de la crise sanitaire toujours en cours sont encore fortes est-ce vraiment le moment de déployer un nouveau système de rémunération variable ? 
  • Les modalités de communication et d’accompagnement du changement ne sont pas encore définies. Le rôle est confié aux DZ d’expliquer aux salariés et de faire signer les avenants, ce qui risque de mettre en concurrence les salariés, certains responsables pouvant mettre la pression sur des salariés qui hésiteraient à signer l’avenant proposé.

Alors qu’un des trois objectifs affichés dans le document d’information présenté au CSEC était de simplifier le système, tout le monde s’accorde à dire aujourd’hui – y compris la direction – que Pyramide est complexe et difficile à comprendre, à tel point qu’il est envisagé de mettre en place un outil de simulation dont nous ne savons encore rien.

Par ailleurs il est étonnant que la direction envisage de déployer le système quel que soit le taux de signature des avenants par les salariés alors que l’objectif affiché est de simplifier les systèmes existants. Le risque est fort qu’au contraire, Pyramide devienne un système de plus qui viendrait s’ajouter à tous les systèmes existants.

 

Dans ces conditions, le CSEC remet un avis défavorable sur le nouveau système Pyramide. »