Le passage de la contribution totale à la marge opérationnelle ça change quoi ?
On va faire simple : en fait, ça ne change pas grand-chose.
L’argument principal mis en avant par la direction est que la marge opérationnelle intègre des charges dont la nature est plus “contrôlable” par l’agence : contrairement à la contribution directe, la marge opérationnelle n’intègre pas les refacturations du siège par exemple;
Certes, le calcul de la marge opérationnelle est plus compréhensible : on déduit du chiffre d’affaires des charges qui sont plus maîtrisables par les salariés en agence : la contribution directe intégrait en effet des coûts calculés par le siège qui étaient imputés sur les agences sans que les salariés n’aient de prise sur ces charges.
Pour calculer la marge opérationnelle, on déduit du chiffre d’affaires :
- La rémunération des intérimaires et les charges liées (ICCP, IFM, etc.)
- Le coût des annonces sur les job boards
- Les coûts salariaux des salariés permanents
- Certains coûts de structure : les loyers, l’entretien des locaux, le coût des centres de service ainsi que les provisions économiques.
Les provisions économiques correspondent à un calcul analytique dont l’objectif est d’inciter les agences à collecter rapidement les règlements clients. Les factures non réglées à l'échéance sont provisionnées à 12%, 50% ou 100% du montant HT selon le nombre de jours de retard après l'échéance :
- Retard >= 33 jours : 12%
- Retard >= 63 jours : 50%
- Retard > 93 jours : 100%
En théorie, c’est mieux. Mais en fait :
- On continue à parler de budget : nous savons tous comment les budgets sont construits et imposés par le haut. Il suffit que les objectifs budgétaires soient inatteignables pour que la part variable soit réduite à peau de chagrin. Que l’on parle de « CT » ou de « MOP » ça ne change rien !
- Une vérification historique de la tendance montre bien qu’en fait on n’est pas loin de parler de la même chose : les deux courbes se suivent de près. C’est même pire puisque en 2021, les objectifs en terme de MOP sont plus ambitieux que les objectifs en terme de CT (l’écart entre les deux courbes se creuse).
